L’indicateur de l’ORC n°1 : les Domaines artistiques
Pour faciliter l’accès aux données de l’étude «Le financement public de la culture en Suisse romande», l’ORC vous propose de découvrir régulièrement un indicateur commenté.
L’Observatoire romand de la culture (ORC) a mené une étude visant à créer un dispositif permettant une restitution fine et harmonisée du financement public de la culture de 21 collectivités publiques, soit des 7 cantons romands et 14 villes romandes. Cet outil d’aide au pilotage leur offre des éléments d’information pour élaborer leurs politiques culturelles. Il vise également à nourrir les échanges entre les collectivités publiques et les acteur·ice·s culturel·le·s.
Pour faciliter l’accès à ces données, leur compréhension et interprétation, l’ORC publie chaque mois un indicateur commenté, jusqu’à la fin de l’année.
Comment l’indicateur a-t-il été produit ?
Les dépenses culturelles ont été saisies et catégorisées dans un fichier par le service de la culture concerné, puis vérifiées par l’ORC et validées par ce service. Cette catégorisation permet de restituer les données sous la forme d’indicateurs graphiques produits avec le logiciel Tableau. Les graphiques présentés ici sont des images statiques. A terme, ils seront accessibles sous une forme dynamique sur le site web de l’ORC.
Une des 17 catégories utilisées est celle des Domaines artistiques. Ces derniers regroupent les Arts de la scène, les Arts visuels, l’Audiovisuel, le Livre et littérature, la Musique et le Pluridisciplinaire. Chacun de ces domaines se décline à son tour en plusieurs sous-domaines. Ainsi, le Domaine Arts de la scène comprend le Théâtre, la Danse et le Pluridisciplinaire.
A noter que le Domaine Design et Métiers d’art est catégorisé dans les Domaines culturels. Ceux-ci regroupent le Domaine de la culture hors du Domaine artistique. Outre le Design et les Métiers d’art, le Domaine culturel comprend la Culture du bâti, les Sciences et les Traditions vivantes.
Les catégories sont définies de manière détaillée dans l’annexe du rapport.
Que peut-on faire avec l’indicateur ?
Les collectivités publiques utilisent un vocabulaire différent pour désigner les domaines artistiques et culturels, ainsi que les sous-domaines qui en découlent. L’ORC a donc établi une catégorisation harmonisée, qui permet de regrouper et de comparer les dépenses culturelles des cantons et des villes au sein d’un cadre descriptif cohérent. Cette catégorisation a été réalisée sur la base des financements publics de 2022.
Pour en donner un exemple, les données présentées ci-dessous proviennent de l’État de Fribourg. Ces données sont complètes et vérifiées. De plus, leur catégorisation a été validée.
1. Comparaisons
Le graphique de gauche montre les dépenses totales. Celui de droite présente la répartition des dépenses pour un seul type de Bénéficiaires, à savoir les « Artistes » (soit celles et ceux qui créent en premier lieu, touts forme de collectif et les accompagnant·e·s direct·e·s). D’importantes différences apparaissent. Ainsi, le sous-domaine Livre et littérature représente plus des trois quarts des dépenses dans le camembert de gauche, car il intègre la Bibliothèque cantonale et universitaire (BCU, dont une large partie des charges concerne la culture scientifique, et les ressources documentaires universitaires). Lorsque les données sont filtrées par le type de Bénéficiaires « Artistes », seul le soutien aux auteurs·rice·s et à l’édition apparaît sous le sous-domaine Livre et littérature.
Cette disparité s’explique par la pondération relative des dépenses par Bénéficiaires. En effet, une part très importante (89%) des dépenses totales est allouée aux institutions, comme le montre le graphique ci-dessous.
2. Du macro au micro
Les graphiques ci-dessous présentent la répartition des dépenses publiques selon les Domaines artistiques (soit les Arts de la scène, Arts visuels, Audiovisuel, Livre et littérature, Musique et Pluridisciplinaire) de l’État de Fribourg. Cette visualisation permet de passer d’un niveau macro à un niveau micro. Le premier camembert présente le financement public des six domaines artistiques. Les deux camemberts suivants proposent un focus sur les sous-domaines des Arts de la scène et de la Musique.
Des données à interpréter avec prudence
Les dépenses liées à la Formation culturelle ne sont pas affichées dans ces graphiques. Ce choix se justifie par l’hétérogénéité des montants alloués à la formation selon l’organisation des cantons et des villes partenaires de l’ORC. Pour Fribourg, elles sont néanmoins conséquentes, avec 21 millions, sur un total de près de 69 millions de francs. Le Conservatoire représente ainsi près d’un tiers du total des dépenses culturelles du canton. A noter qu’il est cofinancé à parité par les communes fribourgeoises. Il convient donc d’être prudent dans l’interprétation des chiffres.
La catégorisation des dépenses culturelles publiques comporte également certaines limites : la part Indéfini représente les dépenses qui ne peuvent pas être attribuées spécifiquement à l’un des domaines. Par exemple, un service culturel peut attribuer un soutien financier à un festival où plusieurs formes d’art sont représentées, sans que la répartition par discipline de ces dépenses ne lui soit précisément connue.
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